23/08/2012
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Préserver les écosystèmes d’eau douce, Une étude de WWF France

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Préserver les écosystèmes d’eau douce ou investir dans des solutions curatives ?
Étude de cas sur l'eau potable à Lons-le-Saunier et Paris

Parmi tous les écosystèmes, les écosystèmes d’eau douce revêtent, en
plus de leur importance pour la biodiversité, une valeur
socio-économique particulière. Leur bonne santé est garante de la
quantité et de la qualité de la ressource en eau potable. Ils sont
pourtant soumis à de nombreuses pressions et ont été largement détruits
ou dégradés au cours du XXème siècle. Ainsi, la qualité de l’eau a
souvent été altérée.

Dans ce contexte, l’évaluation économique apparaît comme une aide
essentielle à la décision et comme un outil pédagogique permettant de
prendre conscience de la grande valeur de ces écosystèmes. Le WWF France
profite de la Semaine Mondiale de l’Eau, du 26 au 31 août 2012, pour
présenter sa vision de l’évaluation économique des écosystèmes d’eau
douce. À travers une présentation de l’approche globale des méthodes
d’évaluation et l’application au service rendu pour la production d’eau
potable des villes de Lons-le-Saunier et de Paris, l’étude a pour
vocation d’ouvrir le débat sur la question.

Une question cruciale : faut-il évaluer les écosystèmes ?
S’il est possible de s’interroger sur la pertinence d’une évaluation
économique des écosystèmes, qui risque de réduire ces derniers à un bien
marchand, il reste évident que sans valeur monétaire, les écosystèmes
d’eau douce, en particulier les zones humides, peuvent paraître
insignifiants et sans valeur aux yeux de nombreux décideurs. Dans son
rapport "Évaluation économique des écosystèmes d’eau douce : L’eau
potable – Paris et Lons-le-Saunier", le WWF France présente plusieurs
cas pour lesquels cette évaluation peut être utilisée de façon
pertinente. "Cette évaluation économique peut servir d’argument pour
faire valoir une position, pour effectuer un choix, ou pour sensibiliser
à la question de la protection de l’environnement. Cependant, elle
n’est pas un résultat exhaustif ni une fin en soi, elle est un outil
donnant une approche économique d’une réalité bien plus précieuse"

affirme Cyrille Deshayes, Responsable du Pôle Eau Douce et Agriculture
au WWF France. Les liens complexes qu’entretiennent les écosystèmes
entre eux, leur valeur spirituelle ou leur caractère non substituable
par la technologie sont autant d’éléments qui ne sont pas pris en compte
dans ces évaluations économiques.

Le taux d'actualisation : une pratique inappropriée – Il
est d’usage, en économie, d’utiliser un taux d’actualisation qui permet
de donner une valeur actuelle à chaque valeur annuelle future. Cette
pratique est appliquée à l’évaluation des zones humides en faisant
l’hypothèse que les bénéfices futurs issus des services rendus par les
écosystèmes seront moins importants car des progrès technologiques
auront été réalisés et nos descendants disposeront d’une plus grande
richesse. Dans le cas de la nature, l’hypothèse d’une moindre valeur
future est-elle acceptable ? La technologie sera-t-elle en mesure de
compenser les effets de la perte de biodiversité ? Il est probable que
non. En conséquence, les notions d’équité intergénérationnelle et de
développement durable paraissent radicalement incompatibles avec le
principe même d’actualisation. Pour tenir compte de la raréfaction des
écosystèmes et donc de leur probable valeur croissante dans le temps, il
est nécessaire d’appliquer, a minima, un taux d’actualisation nul. Cela
signifierait qu’une importance égale est accordée au présent et au
futur. Le WWF France préconise d’appliquer un taux d’actualisation
négatif qui reflèterait l’augmentation de la valeur des écosystèmes avec
le temps.

Lons-le-Saunier et Eau de Paris : deux études de cas pour mieux comprendre
– Au travers des exemples de l’alimentation en eau potable de
Lons-le-Saunier et de Paris, le WWF France montre que, pour les
décideurs, l’équation économique se pose dans les termes suivants :
vaut-il mieux investir dans la protection de la qualité de l’eau,
notamment en favorisant le passage à des pratiques agricoles durables et
en préservant les écosystèmes d’eau douce ou investir dans des
solutions curatives (multiplication des pompages d’eaux éloignées et/ou
infrastructures de dépollution) ?

pdf  Évaluation économique des écosystèmes d’eau douce : L’eau potable – Paris et Lons-le-Saunier